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DEMAIN: Le procès de l’élue finlandaise qui a envoyé un tweet biblique

 

  • Le procès en appel de Päivi Räsänen, accusée de “discours de haine”, commence demain
  • Malgré son acquittement en 2022, trois chefs d’accusation sont toujours retenus contre l’ancienne ministre de l’Intérieur qui a partagé ses convictions profondes; ADF International assiste l’équipe qui assure sa défense 
  • Räsänen répondra à vos questions lors d’une conférence de presse en ligne organisée par ADF International le 1er septembre à 17h CEST (11h EDT)  

 

HELSINKI (le 30 août 2023) – Demain, la parlementaire finlandaise Päivi Räsänen ainsi que l’évêque Juhana Pohjola comparaîtront devant la cour d’appel de Helsinki pour leur procès au pénal. Ils sont tous deux accusés de “discours de haine” pour avoir partagé en public leurs convictions d’inspiration religieuse. 

Räsänen, ancienne ministre de l’Intérieur, est accusée d’”agitation contre un groupe minoritaire” sur base d’un tweet sur le mariage et la sexualité envoyé en 2019, d’une intervention lors d’un débat à la radio la même année, et d’un dépliant rédigé en 2004. L’évêque, quant à lui, est accusé d’avoir publié le dépliant en question. Le ministère public demande l’imposition d’une amende de plusieurs dizaines de milliers d’euros ainsi que la censure des écrits de Päivi sur le mariage et la sexualité. Malgré un acquittement prononcé à l’unanimité par la cour régionale de Helsinki en 2022, le procureur a fait appel de la décision déclarant non coupable autant Päivi que son évêque en prétendant que la cour était parvenue à une conclusion erronée; possibilité prévue par le système légal finlandais. 

Dans une société démocratique, chacun devrait pouvoir partager ses convictions sans devoir craindre une enquête policière. La pratique qui criminalise certains propos à travers des lois sur le soi-disant “discours de haine” représente une lourde menace pour nos démocraties. En s’acharnant contre Päivi Räsänen, le ministère public lui a volé quatre ans de sa vie. Et puis surtout, il a fait comprendre à tout le monde qu’il vaut mieux se taire. Mais les autorités publiques n’ont pas le droit de silencier les idées qui leur déplaisent. C’est pourquoi ce procès n’est pas seulement le procès de Päivi: c’est le procès de notre droit à tous de parler librement, » explique Paul Coleman, Directeur exécutif d’ADF International, membre de l’équipe qui assure la défense de Räsänen et auteur du livre ‘Censored: How European Hate Speech Laws are Threatening Freedom of Speech’ (Censuré: Comment les lois sur le discours haineux menacent la liberté d’expression). 

Jugée à cause d’un tweet 

L’enquête policière contre Räsänen a débuté en juin 2019. Lorsque l’Église évangélique-luthérienne de Finlande a annoncé devenir partenaire officiel de l’évènement LGBT “Pride 2019”, Päivi leur a envoyé un tweet pour exprimer ses doutes quant à cette décision. Elle y a joint une photo montrant quelques versets bibliques. 

Suite à ce tweet, Päivi a dû subir des interrogatoires de police pendant plusieurs mois pour un total de pas moins de 13 heures, au cours desquels on lui a fait développer son interprétation de la Bible à plusieurs reprises. En avril 2021, le procureur général a finalement retenu trois chefs d’accusation contre elle. 

Räsänen est membre du parlement finlandais depuis 1995. Elle a présidé le groupe des Chrétiens Démocrates de 2004 à 2015 et a été ministre de l’Intérieur de 2011 à 2015, chargée entre autres des affaires religieuses en Finlande. En avril 2023, elle a été réélue comme parlementaire. 

Le procès de la Bible 

Le cas de Päivi a été fortement médiatisé autant en Finlande qu’à l’étranger. De toutes parts, des experts en matière des droits de l’homme se disent inquiets pour la liberté d’expression en Finlande. 

Pendant le premier procès, au printemps de 2022, le procureur avait attaqué des éléments fondamentaux de la doctrine chrétienne et avait interrogé l’évêque sur sa théologie. Il avait notamment cité des versets de l’ l’Ancien Testament, pour ensuite critiquer la doctrine qui encourage à “aimer le pécheur tout en détestant le péché. 

Les avocats de Räsänen, soutenus par l’association de défense juridique ADF International, avaient alors fait valoir qu’un jugement de culpabilité porterait gravement atteinte à la liberté d’expression en Finlande. En ordonnant un non-lieu, la cour régionale avait stipulé “qu’il ne revient pas à une cour d’interpréter des notions bibliques”. 

Inscription pour la conférence de presse 

Après le procès en appel, ADF International organise une conférence de presse qui aura lieu le 1er septembre à 17h CEST. Le docteur Päivi Räsänen, l’évêque Juhana Pohjola, Paul Coleman, Directeur exécutif d’ADF International, ainsi que Matti Sankamo, avocat en Finlande, seront heureux de répondre à vos questions après une brève introduction par Mme Räsänen. Inscrivez-vous ici pour obtenir le lien Microsoft Teams et accéder à la conférence de presse: https://events.teams.microsoft.com/event/b7fc6903-6fc2-46fa-9af5-77b0b29de4f2@c88562dc-cf95-4155-b379-dd3ef818d3ff  

Pour toute demande d’entretien avec Mme Räsänen et un juriste d’ADF International ayant fait partie de son équipe d’avocats, contactez Sofia Hörder: [email protected] / +43 676 362 5093   

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