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  • La parlementaire finlandaise Päivi Räsänen et son évêque Juhana Pohjola vont bientôt connaître la décision du tribunal quant à leur liberté d’expression 
  • Räsänen et son équipe juridique répondront à vos questions après avoir entendu le verdict, pendant une conférence de presse organisée par ADF International le 14 novembre à 15h30 CET, (9h30 ET) 

HELSINKI (le 13 novembre 2023) – La Cour d’appel de Helsinki va se prononcer sur l’affaire de Päivi Räsänen et de l’évêque Juhana Pohjola le 14 novembre. Ils ont tous deux été entendus par la Cour le 31 août et le 1er septembre, pour se défendre des accusations de “discours de haine” après avoir partagé leurs convictions personnelles d’inspiration chrétienne en public. Il s’agit d’un procès en appel: en effet, le procureur général a contesté l’acquittement qui avait été prononcé à l’unanimité en mars 2022. 

 

Räsänen, parlementaire finlandaise et ancienne Ministre de l’Intérieur, avait exprimé ses idées sur le mariage et la sexualité dans un tweet et lors d’une émission radio en 2019, ainsi que dans un dépliant rédigé en 2004 à l’attention des membres de son église. Son procès a été fortement médiatisé ; plusieurs experts en matière des droits de l’homme se disent inquiets de la menace qu’il fait peser sur la liberté d’expression en Finlande et dans le monde. 

“Dans une société libre, chacun doit pouvoir partager ses convictions de manière pacifique sans devoir craindre la censure. Cela constitue la base de toute société libre et démocratique. Nous espérons que la Cour d’appel va confirmer ce droit fondamental en tranchant dans le même sens que le tribunal régional, et que Päivi sera de nouveau acquittée. La pratique qui criminalise certains propos à travers des législations concernant le soi-disant ‘discours de haine’ empêche de tenir d’importants débats de société. Elle représente une grave menace pour nos démocraties” explique Paul Coleman, Directeur Exécutif d’ADF International, qui fait partie de l’équipe qui défend Räsänen.

Conférence de presse à 15h30 CET

ADF International organise une conférence de presse le mardi 14 novembre à 15h30 CET. Après une brève déclaration, le dr. Päivi Räsänen, l’évêque Juhana Pohjola ainsi que Mr. Paul Coleman, Directeur Exécutif d’ADF International, répondront aux questions. Vous pourrez vous inscrire à la conférence de presse en cliquant sur le lien suivant: https://events.teams.microsoft.com/event/a321a26c-bd5d-4250-ad37-fa32a8d4f876@c88562dc-cf95-4155-b379-dd3ef818d3ff 

Des convictions bibliques qualifiées de “criminelles”

Pendant le procès très médiatisé, le procureur s’est attaqué aux enseignements de base de la doctrine chrétienne et a longuement interrogé Räsänen – une des plus anciennes parlementaires du pays – et l’évêque Pohjola sur leur vision de la théologie. Dans sa plaidoirie d’ouverture le 31 août, le procureur général Anu Mantila a fait valoir “qu’il est certes permis de citer la Bible, mais que la façon dont Räsänen interprète certains versets est criminelle”.

Pendant l’interrogatoire, le procureur n’a cessé de demander à Räsänen si elle serait prête à actualiser ou supprimer ce qu’elle avait écrit au sujet du mariage et de la sexualité dans son dépliant intitulé “Homme et femme il les créa” en 2004.

“En fait, à travers l’interrogatoire, le procureur ne cherchait à savoir qu’une seule chose: Räsänen allait-elle renier ses convictions? La réponse est non. A aucun moment, elle n’a renié les enseignements de sa foi. Par moments, l’interrogatoire ressemblait aux procès pour hérésie qu’on faisait au Moyen-Âge: Räsänen aurait ‘blasphémé’ contre les orthodoxies modernes dominantes” dit Paul Coleman, auteur du livre ‘Censored: How European Hate Speech Laws are Threatening Freedom of Speech’. (‘Censuré : Comment les lois européennes contre le discours de la haine mettent en péril la liberté d’expression’).

Selon le procureur, peu importe dans quelle intention les propos ont été tenus : Räsänen aurait dû savoir que ses idées étaient susceptibles de blesser certaines personnes, et elle aurait donc dû s’abstenir de s’exprimer sur le sujet. La véracité de ses propos (qui représentent une doctrine chrétienne largement répandue) n’entre nullement en ligne de compte; la seule chose qu’il faut retenir, c’est que ses propos ont été considérés insultants.

Un procès à cause d’un tweet 

L’enquête policière contre Räsänen a débuté en juin 2019. En tant que membre active de l’Église évangélique-luthérienne de Finlande, elle avait envoyé un tweet aux responsables de son église pour les questionner sur leur décision de soutenir officiellement l’évènement LGBT «Pride 2019», en ajoutant une photo d’un passage de l’Épître aux Romains.

Suite à cela, Räsänen a été interrogée par les services de police pendant 13 heures réparties sur plusieurs mois. En avril 2021, le procureur général l’a finalement accusée d’”agitation contre un groupe minoritaire” parce qu’elle avait exprimé son avis sur le mariage et la sexualité humaine en 2004 dans un livret destiné aux membres de son église – rédigé bien avant que la loi qui sert de base à l’accusation soit d’application – , dans le fameux tweet biblique, et pendant un débat radiodiffusé en 2019. L’évêque luthérien Juhana Pohjola est accusé quant à lui d’avoir publié ledit livret en 2004. Le crime dont on les accuse est catégorisé dans la section des “crimes de guerre et crimes contre l’humanité” dans le Code pénal finlandais.

Räsänen est membre du parlement finlandais depuis 1995. Elle a présidé le groupe des Chrétiens Démocrates de 2004 à 2015 et a été ministre de l’Intérieur de 2011 à 2015, chargée entre autres des affaires religieuses en Finlande.

Pour toute demande d’entretien avec Mme Räsänen et un juriste d’ADF International ayant fait partie de son équipe d’avocats, contactez Sofia Hörder: [email protected] / +43 676 362 5093

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