Enlevée à l’âge de 16 ans, elle se bat pour faire annuler son mariage forcé

#MettonsFinAuMariageForcé

Le 13 novembre 2019, dans le district de Gujrat, au Pakistan, Reeha Saleem rentre chez elle après l’école. C’est alors que la jeune chrétienne de 16 ans est enlevée par son voisin musulman Muhammad Abbas.

“Il pleuvait des cordes, donc j’ai dû prendre un rickshaw [voiture légère, réd.]. En cours de route, Abbas et trois de ses amis m’ont obligé de descendre et m’ont emmenée dans leur propre rickshaw. Ils menaçaient de me tuer. J’avais tellement peur !” se souvient Reeha, qui a maintenant 19 ans.

Elle raconte comment les quatre hommes l’ont emmenée dans un endroit inconnu et l’ont forcée à apposer ses empreintes sur une feuille de papier.

« Ils ont dit qu’ils allaient me jeter de l’acide au visage si je n’obéissais pas. Ce n’est que plus tard que j’ai appris que j’avais renoncé à ma foi et que j’étais à présent mariée à Abbas… mon voisin qui me harcelait et me faisait des avances sexuelles depuis des mois. »

– Reeha Saleem

Résumé de l’affaire

Convertie et mariée de force, Reeha est restée prisonnière de ses agresseurs – son “mari” et trois complices – pendant plus de deux mois. Elle a été violée à maintes reprises. Jusqu’à ce jour, le viol conjugal n’est pas considéré comme un crime au Pakistan.

“Ils m’ont enlevé dans le but de me forcer à épouser Abbas. J’étais enfermée dans une chambre. Tous les jours, ils m’agressaient sexuellement et me battaient. On ne restait pas toujours au même endroit, mais je ne connaissais aucune des villes où ils m’ont emmenée”, se souvient Reeha. Les abus n’ont pris fin que lorsqu’elle a réussi à s’échapper et qu’elle a retrouvé sa mère, Parveen Saleem.

C’était un coup de chance: ses ravisseurs avaient des invités, et ils ont laissé ouverte une porte, sans s’en apercevoir. “J’ai couru aussi vite que je le pouvais. Un homme m’a aidé à trouver un rickshaw parce qu’il n’y en avait pas près de la maison où ils m’avaient enfermée. Il m’a aussi donné son téléphone pour que j’appelle ma mère.”.

Hélas, aujourd’hui, Reeha n’est toujours pas tirée d’affaire: Abbas et ses complices ne cessent de la menacer, ainsi que sa mère et son petit frère.

“Je veux pouvoir sortir de chez moi, comme toutes les filles de 19 ans. Je veux pouvoir aller à l’école et poursuivre mes études, comme les autres… Mais ils ont dit qu’ils allaient me tuer ou me verser de l’acide dessus s’ils me revoyaient un jour”, confie-t-elle.

Bien que les menaces n’aient pas empêché Reeha d’obtenir son diplôme d’éducation secondaire (en cours du soir), Parveen, sa mère, craint pour la vie de sa fille et de son fils.

ADF International s’est saisi du cas et soutient Maître Sumera Shafique, l’avocat de la famille, qui essaie de faire annuler le mariage islamique de Reeha.

“Selon la législation provinciale, Reeha était en âge de se marier. Cependant, ce mariage n’est pas légal, car il est clair qu’elle a été enlevée, contrainte à abandonner sa foi, et forcée à signer le certificat de mariage. Nous avons donc saisi la cour en raison de suspicion de mariage fictif”, explique Maître Shafique.

“Il est regrettable que le droit des obligations considère comme mineure toute personne ayant moins de 18 ans, alors que d’autre part, au Pendjab, une fille âgée d’à peine 16 ans peut déjà contracter mariage”.

Gujrat, Pakistan

QUOI

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QUI

Reeha Saleem

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