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  • L’ONU adopte une résolution qui réclame expressément le respect de la liberté religieuse en Afghanistan
  • Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU condamne la violence des talibans à l’encontre des minorités religieuses et exhorte la communauté internationale à établir un rapport éthique entre coopération et respect des droits de l’homme

GENÈVE (le 7 octobre 2021) – Presque deux mois après la prise de pouvoir rapide des talibans en Afghanistan, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté une résolution qui condamne “le plus fermement possible” les violations perpétrées dans le pays, y compris envers les personnes appartenant à des minorités religieuses.

Pour la première fois depuis le début de la crise en Afghanistan, l’ONU réclame ouvertement que la liberté de religion ou de croyance soit strictement respectée, et demande instamment que la communauté internationale fasse désormais dépendre la coopération avec toute instance officielle “du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales de tous les citoyens afghans, y compris les femmes, les filles, les enfants, et les personnes appartenant à des minorités ethniques et religieuses.” Par ailleurs, le texte, qui a été adopté par 28 votes en faveur, 5 votes contre et 14 abstentions, établit un mécanisme spécifique chargé de surveiller l’évolution de la situation des droits de l’homme en Afghanistan, en réponse aux multiples appels lancés par ADF International et d’autres ONG d’inspiration confessionnelle.

“Personne ne devrait être persécuté à cause de sa foi. En Afghanistan, les membres de minorités religieuses, y compris les chrétiens, ont été contraints de fuir une mort certaine, ou pire encore, d’aller se cacher dans les zones les plus reculées du pays, où ils sont sans espoir de secours. Nous sommes heureux que le Conseil des droits de l’homme a enfin compris leur situation désespérée et a décidé de se joindre au mouvement lancé par des organisations confessionnelles, en condamnant tout acte de violence fondé sur des motifs religieux et en exigeant le respect total de la liberté de religion ou de croyance,” explique Giorgio Mazzoli, représentant d’ADF International auprès des Nations Unies à Genève.

“La résolution adoptée aujourd’hui n’aura peut-être que peu d’effets immédiats, mais elle lance un message significatif: la communauté internationale n’a pas l’intention de rester les bras croisés alors que les droits de l’homme et les libertés fondamentales sont en grand danger. A présent, nous incitons les états à la mettre pleinement en œuvre en utilisant tous les moyens diplomatiques, politiques et autres pour obliger les personnes au pouvoir à répondre de leurs actes et de leur refus de respecter les droits de l’homme ainsi que les aspirations du peuple afghan,” ajoute-t-il.

Résolution accueillie avec satisfaction par les organisations confessionnelles

L’adoption du texte a été accueilli favorablement par un groupe d’organisations de défense des droits de l’homme, parmi lesquelles ADF International, l’Alliance évangélique mondiale, Christian Solidarity Worldwide, l’Alliance baptiste mondiale, CAP Liberté de Conscience et l’Ethics and Religious Freedom Commission, qui ont mis en évidence la situation dramatique des minorités religieuses et le manque de liberté de religion ou de croyance en Afghanistan pendant les négociations du projet de résolution. Selon des informations, des chrétiens sur le terrain disent attendre une mort certaine. Dans les transports publics, on signale des exécutions de personnes qui ont la Bible sur leur téléphone portable. De plus, les talibans ont déjà publié des plans pour “éradiquer l’ignorance de l’athéisme” en utilisant les femmes et les filles non musulmanes comme des esclaves sexuelles et les garçons comme des soldats.

Le résultat obtenu aujourd’hui est d’un autre acabit que la précédente résolution du Conseil des droits de l’homme, adoptée au mois d’août. Ce texte, jugé trop modéré, avait été largement critiqué parce qu’il s’abstenait d’inculper les talibans, et avait été qualifié “d’insulte au peuple afghan plutôt que d’une réponse à la crise”.

“La réaction jusqu’ici inappropriée de la communauté internationale ne fera qu’enhardir les responsables d’atrocités, qui croiront pouvoir continuer en toute impunité. Nous espérons que la résolution adoptée aujourd’hui par le Conseil des droits de l’homme sera un tournant pour la protection de tous ceux qui, en Afghanistan, craignent pour leur vie tout simplement à cause de leur foi,” ajoute Mazzoli.

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